Eau de Parfum Fleur de Coton

L’évocation de la douceur

La fleur de coton pousse sur le cotonnier (Gossypium sp.), un arbuste de la famille des malvacées, où l’on trouve aussi le cacaoyer et l’hibiscus. C’est une plante des régions tropicales et subtropicales arides. En elle, elle garde la mémoire de cette sécheresse. Les fleurs véritables oscillent entre jaune pâle et blanc, l’enchanteur petit nuage provenant, lui, de la graine. À maturité, la capsule du coton s’ouvre pour délivrer cette houppe soyeuse. Pour la susciter, le parfum doit cristalliser l’odeur fantasmée… Ce sera une douceur lactée, neigeuse, et le désir de prêter une odeur au muet coton, de l’habiller de senteurs. Voici la fibre devenue fleur, un miracle : le parfum.

Les muscs blancs

Ce sont les interprètes rêvés pour cette berceuse olfactive. Ils n’ont de blancs que l’impression. Issus de la synthèse organique, ils évoquent la spiritualité du végétal, telle la vapeur de riz. À l’opposé de l’incarnation puissante du musc, l’une des plus nobles matières animales, profonde et envoûtante, que l’Europe connaît depuis le iv^e siècle. Soutiré à un chevrotain mâle de Sibérie ou de l’Himalaya, le musc évoque, lui, une fourrure miellée, jasminée, heureusement remplacée, dès 1926, pour la paix de l’animal, par son faux-double synthétique : la muscone. Depuis, les muscs blancs se sont éloignés de leur aïeul animal, ne gardant d’eux que sensualité et ténacité. Adoptée par les lessiviers, elle concurrença la lavande pour s’imposer comme l’odeur de la propreté. Des matières plus nobles, comme la deltamuscenone, poudrée, ou le cashmeran (années 1970) prêtèrent aux muscs blancs leur côté proprement cashmere. Voilà de quoi vêtir notre houppe végétale !